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La faïencerie de Sarreguemines

Aujourd’hui, la faïencerie de Sarreguemines n’est plus. Néanmoins, certaines de ses collections phares sont toujours produites par diverses manufactures de France.

Par exemple, la faïencerie de Lunéville-St-Clément produit désormais la collection “Obernai”. D’ailleurs, vous la trouverez en vente sur ce site, en tant que faïence d’Utzschneider.

Mais qui était Paul Utzschneider ? Quel rôle a-t-il joué dans l’expansion de la manufacture de Sarreguemines ? Comment cette dernière s’est-elle développée, avant de s’éteindre, en 2007 ?

Autant de questions auxquelles cet article répond. Re-découvrons ensemble l’histoire de cette manufacture de renommée mondiale dont les créations ne furent jamais égalées.

Logo - Faïence Utzschneider

Sommaire :
1. Deux siècles d’existence
2. Obernai : tranches de vie du XIXème siècle


Deux siècles d’existence

Création et expansion

Les débuts de la manufacture de Sarreguemines furent difficiles. En effet, fondée en 1790 par Nicolas-Henri Jacobi, son frère Augustin et Joseph Fabry, elle fait alors face à de nombreuses difficultés.

Les ressources sont difficiles à acquérir. Les Sarregueminois se montrent hostiles à cette nouvelle installation. La concurrence française est sévère.

Enfin, la révolution éclate et Nicolas-Henri Jacobi abandonne son industrie. Paul Utzschneider, un bavarois, la rachète alors, en 1800.

Afin de redynamiser son activité, Utzschneider introduit des techniques en provenance d’Angleterre, dont l’impression. Ainsi, il industrialise grandement sa production et diminue son coût.

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La technique de décoration par impression est une innovation majeure. Elle exploite la porosité de la pâte en tant que “biscuit”. Le décor est appliqué à l’encre sur du papier de soie. Ce dernier est apposé sur la pièce à décorer. La faïence absorbe alors l’encre et, ainsi, le décor. Il ne reste plus qu’à émailler la pièce.

Forte de clients prestigieux, tel Napoléon Ier, la faïencerie de Sarreguemines connait rapidement une période de prospérité. Sa croissance est telle que Utzschneider ouvre de nouveaux ateliers.

En 1830, la manufacture s’équipe enfin de fours à charbon. Les fours à bois disparaissent donc définitivement, freinant grandement la déforestation.

6 ans plus tard, Utzschneider cède la gestion à Alexandre de Geiger, son gendre.


Les années de gloire

Celui-ci conclura rapidement un accord avec Villeroy & Boch. Au lieu d’entrer en concurrence, les deux manufactures se partagent alors le marché. Ainsi, leurs activités respectives connaissent une nouvelle période de grande croissance.

Au milieu du XIXème siècle, en pleine révolution industrielle, les ateliers sont modernisés. Les principales améliorations sont d’ordre énergétiques. Ainsi apparaissent les nouvelles usines vapeur.

En 1871, l’Allemagne annexe la Lorraine . (Point soulevé dans notre article sur la faïencerie de Niderviller.) Par conséquent, Alexandre de Geiger se retire à Paris. Il cède sa place à son fils : Paul de Geiger.

Alors considérées comme l’une des plus grandes faïenceries d’Europe, la manufacture de Sarreguemines ouvre deux nouvelles succursales. L’une se situe à Digoin, l’autre à Vitry-le-François.

C’est à cette même époque que la manufacture de Sarreguemines réalise le célèbre décor “Papillon”. Ensuite réalisé exclusivement par la faïencerie de Lunéville, il ne l’est désormais plus du tout.

Ambiance Papillon - Faïencerie de Sarreguemines
Papillon – Faïencerie de Sarreguemines


Lorsque Paul de Geiger mourut, en 1913, Utzschneider & Cie est divisée en deux sociétés. A cause du contexte géo-politique, la faïencerie de Sarreguemines sera donc gérée indépendamment des usines françaises.

A l’issue de la première guerre mondiale, la famille Cazal réunifie enfin les manufactures de Sarreguemines, Digoin et Vitry-le-François.


Déclin de la faïencerie de Sarreguemines

La seconde guerre mondiale sera moins clémente. En effet, l’entreprise est mise sous séquestre. “Villeroy & Boch” s’en voit alors confié la gestion de 1942 à 1945.

“Le séquestre est un acte juridique consistant en remettre un bien mobilier ou immobilier entre les main d’un tiers en cas de litige quant à sa propriété. Durant le séquestre, chaque partie conserve ses droits sur l’objet du litige.”

https://justice.ooreka.fr/astuce/voir/493975/sequestre


Il faudra attendre la fin du XIXème siècle avant que la faïencerie de Sarreguemines ne connaisse un nouveau bouleversement. En effet, en 1979, Lunéville-Badonviller-St-Clément la rachète et abandonne la réalisation de vaisselle. Le carrelage est désormais l’unique production de la manufacture.

C’est pourquoi, à partir 1982, celle-ci se nomme “Sarreguemines Bâtiment”.

En 2002, peu après la reprise de la manufacture par des employés devenus actionnaires, elle est alors nommée “Céramiques de Sarreguemines”.

Ce dernier soubresaut ne sauvera pas l’ancienne faïencerie de Sarreguemines. En 2005, elle est placée en liquidation judiciaire. Cette dernière sera enfin ordonnée en 2007.

La manufacture de Sarreguemines n’est plus.


Obernai : tranches de vie du XIXème siècle

La faïencerie de Lunéville ne produit aujourd’hui plus que les collections “Obernai” et “Hansi”. Ce premier service de table vit le jours au début du 20ème siècle.

Au travers d’Obernai, on retrouve de nombreuses scènes de vie de l’Alsace d’antan. Gaies, colorées, animées, ces dernières ont traversé les siècles, indémodables.

Découvrez ci-dessous les tableaux de l’une de cette collection, disponible à l’achat sur notre site à cette adresse : https://terresdest.fr/collection/utzschneider/obernai/.

La faïencerie de Niderviller

La faïencerie de Niderviller, vieille de plus de 300 ans, est une des dernières manufactures de faïence de Lorraine.

C’est en grande partie de sa position géographique qu’elle tire ses avantages. Proche d’une carrière d’argile rouge, en France, et non loin de l’Allemagne, elle bénéficie de l’influence de leurs deux savoir-faire et de leurs courants artistiques respectifs.

Découvrons maintenant cette faïencerie réputée en France et dans le monde entier pour la finesse de ses produits !

Logo de la manufacture de Niderviller

Sommaire :
1. Plus de 3 siècles d’histoire !
2. Un monument du patrimoine Lorrain
3. Les collections emblématiques de Niderviller


Plus de 3 siècles d’histoire !

Début du XVIII ème siècle

Tout commence en 1735, lorsque Anne-Marie André décide de lancer une faïencerie à Niderviller afin de rentabiliser les carrières et les forêts de son domaine.

A cette époque, il s’agit d’un métier nouveau, surtout en Lorraine. Rappelez-vous, c’est en 1730 que la manufacture de Lunéville, par exemple, fut fondée.

C’est donc Mathias Lesprit, maître faïencier, qui se verra attribuer cette responsabilité.

Malheureusement le succès escompté n’est pas rencontré. La faïencerie est revendue au directeur de la monnaie de Strasbourg, Jean-Louis Beyerlé (comme notre collection éponyme), en 1748 pour la somme de 90.000 livres.

“90.000 livres à cette époque correspondrait à 1.000.000 € de nos jours !”

http://convertisseur-monnaie-ancienne.fr/


Fin du XVIII ème siècle

Souhaitant rivaliser avec les plus grandes faïenceries de l’Est de la France, comme celle de Strasbourg, Jean-Louis Beyerlé engage de nombreux ouvriers Alsaciens.

François-Antoine Anstett
en fait partie. En 1759, il deviendra directeur de la fabrique. Il introduira alors la technique de cuisson dite “Petit feu”, une cuisson à “basses températures” qui permet alors l’apparition de nuances tels le rose, le vert pâle et l’or.

En 1770 la faïencerie de Niderviller est rachetée par Adame Philippe de Custine, pour 400.000 livres. François-Antoine Anstett en reste le directeur et, en 1772, il crée la “Terre de pipe”, une faïence fine naturaliste.

Détail du "Berger et de la Bouquetière" - Faïence dite "Terre de pipe"
Détail du “Berger et de la Bouquetière” – Faïence dite “Terre de pipe”


En accueillant Lemire (né Charles-Gabriel Sauvage), meilleur élève de Paul-Louis Cyfflé, dont la faïencerie de Niderviller racheta les moules, la réputation de la production de Niderviller connu un essor extraordinaire.

Elle fit notamment l’objet de louanges de la part de l’ancien chef de la fabrication de la faïencerie de Sèvres.

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La faïencerie de Sèvres était l’une des principales manufactures d’Europe. “Modèle” et “rivale” de la faïencerie de Niderviller, elle l’a longtemps inspiré. Ce fut à tel point qu’en 1766, la ressemblance entre les statuettes des deux manufactures fut controversée.


Coup dur en 1793, le Comte de Custine est guillotiné , ainsi que son fils. La faïencerie devint alors un bien national et ferma temporairement ses portes.

Un porcelainier de Paris reprit les ouvriers de la manufacture. En effet, à la fin du XVIII ème siècle la faïencerie de Niderviller produisait aussi de la porcelaine.

Bouquet de porcelaine de Delphine de Custine
Bouquet de porcelaine de Delphine de Custine – 1787


XIX ème siècle

Suite au rachat de la manufacture de Niderviller en 1802 par François Lanfrey, la production des statuettes à l’origine de sa renommée continue.

Ainsi, ses productions finissent répertoriées dans un “Livre des formes” et qualifiées de “faites de main de Maître”.

Enfin, en 1827, la production de porcelaine est arrêtée, celle de Limoges opposant une trop forte concurrence. La manufacture de Niderviller se concentre alors sur la faïence.

En 1886, l’entreprise devient une société par action, étant alors en territoire Allemand.

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En effet, l’Alsace-Lorraine fut cédée à l’Allemagne en 1871 et ne revint à la France qu’en 1919. Ces évènements valurent indirectement à la Manufacture de Niderviller une filiale, en 1906, la Faïencerie de Moehlin, qui ferma ses portes 50 ans plus tard, en 1956.


XX ème – XXI ème siècle

Jusqu’en 1948, la faïencerie de Niderviller reste la propriété de la famille Dryander.

Connaissant une période faste, de nombreuses filiales ouvrent leurs portes dans le monde, notamment en Allemagne, en Algérie, et, après la Seconde guerre mondiale, en Bretagne.

C’est dans cette période que le groupe s’agrandit aussi grâce au rachat de deux autres faïenceries : “Le Moulin des loups” et “La faïencerie de Ste-Radegonde-en-Touraine.

Malheureusement, ces deux dernières finissent par fermer en 1984 et en 1986 alors que le groupe est progressivement racheté, jusqu’en 1963, par la banque Worms.

Avant de devenir une SCOP en 1987, la société passe entre les mains de SITRAM, en 1981. C’est en 1993 qu’elle fera l’objet d’un redressement Judiciaire.

Elle sera finalement intégrée au groupe “Les Jolies Céramiques” dont elle est toujours une filiale aujourd’hui.



Un monument du patrimoine Lorrain

Faïencerie de Niderviller : 2 Rue de la Faïencerie, 57565 Niderviller
Faïencerie de Niderviller : 2 Rue de la Faïencerie, 57565 Niderviller


Située à Niderviller, dans la Moselle (57), plus précisément au cœur des Vosges, la manufacture à longtemps tiré son avantage de la carrière d’argile rouge voisine et des forêts alentours.

Après avoir traversé les siècles, un incendie et deux guerres, les emblématiques bâtiments de grès rouge furent inscrits “Monuments historiques” en 1994.



Les collections phares de Niderviller

On ne peut aborder la manufacture de Niderviller sans présenter ses collections de faïences.

Couvrir la totalité de celles-ci dans cette article n’étant pas raisonnable, nous ne présenterons donc, dans la galerie ci-dessous, que les plus emblématiques.

Néanmoins, vous pourrez retrouver à la vente l’intégralité de celles-ci à cette adresse : https://terresdest.fr/collection/niderviller/

La faïencerie de Lunéville

La faïencerie de Lunéville est aujourd’hui indissociable de la manufacture de St-Clément, sur laquelle nous reviendrons dans un autre article.

Néanmoins, ce ne fut pas toujours le cas ! Fondée en 1730, elle est de nos jours la plus ancienne faïencerie française encore en activité. Toutefois, son origine est de 20 ans antérieure à cette date.

Découvrons dès maintenant cette manufacture Lorraine de renommée mondiale !

Logo de la faïencerie de Lunéville

Sommaire :
1. Une histoire royale
2. Des caractéristiques artistiques propres
3. Les collections historiques de Lunéville


Une histoire royale

Origines et expansion

Pour comprendre les raisons de la création de la faïencerie de Lunéville en 1730, il faut s’intéresser à l’histoire de son fondateur, 19 ans plus tôt.

En 1711, à Champigneulles en Lorraine, Jacques Chambrette père, Maître Faïencier, lança pour le Comte de Fontenoy, une première faïencerie.

Il fallut attendre 11 ans avant que la faïence n’arrive à Lunéville, grâce à Jacques Chambrette fils. En effet, en 1722, celui-ci s’y établit en tant que marchand de faïence, posant les bases de ce qui deviendrait bientôt la faïencerie de Lunéville.

Enfin, en 1730, sept ans après être devenu fournisseur de la Cour, Jacques Chambrette ouvrit enfin la célèbre manufacture de Lunéville.

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De manière anecdotique, il est bon de savoir qu’en 1739, Jacques Chambrette reprit, en association avec plusieurs personnes, la Cristallerie de Portieux. Aujourd’hui encore, les deux manufactures sont des sociétés sœurs.

En 1731, il obtient du Duc François III et de la Duchesse Elisabeth-Charlotte d’Orléans des lettres patentes. La première lui octroie le droit de puiser ses ressources où il le souhaite. La seconde l’exempt d’impôts et de charges.


Fusion et scission

Un an après la mise au point de la “Terre de Lorraine” en 1748, Jacques Chambrette crée de nouveaux décors d’une finesse inégalée à ce jour. Celle-ci fut possible grâce à une technique appelée “Réverbère”. Il s’agit d’une cuisson “Petit feu” dans un four à moufle.

“Four à moufle : Un four où la chaleur est propagées entre la paroi externe et la paroi interne.”


Grâce à la finesse et au raffinement du produit de ces techniques, il obtient donc de nouvelles lettres patentes auprès du Roi Stanislas Leszczynski le 13 Décembre 1749.

Peu de temps après, la faïencerie de Lunéville acquiert la distinction de Manufacture Royale !

La manufacture de Lunéville connut alors une période faste grâce à laquelle elle étendit sa renommée en Allemagne, en Italie et en Pologne.

En raison des taxes d’exportations importantes vers la France, Jacques Chambrette obtient du Roi Louis XV l’autorisation de fonder une seconde manufacture. Celle-ci le sera alors à Saint-Clément en 1756, dans les Trois-Évêchés.

Les Trois-Evêchés de 1500 à 1789, où fut établie la faïencerie de St-Clément.
Les Trois-Évêchés, terre de libre échange avec l’étranger, mais lourdement imposée par les Douanes Française – De 1500 à 1789 – Source : https://www.zum.de/

Deux ans plus tard, en 1758, Jacques Chambrette décède. C’est donc son fils, Gabriel Chambrette, et son gendre, Charles Loyal, qui reprennent les faïenceries de Lunéville et de Saint Clément.

Malheureusement, cette collaboration ne dure guère. En effet, en 1763, Charles Loyal rachète la manufacture de St-Clément, en compagnie de Paul-Louis Cyfflé et de Richard Mique. Gabriel Chambrette ne gardera alors que celle de Lunéville.


Second souffle et réunification

Le coût de l’exportation vers la France continue à malmener l’économie de la manufacture de Lunéville. En 1786, alors qu’il ne lui reste plus que 10% de ses effectifs passés, la faïencerie est mise en vente. Elle est alors rachetée par Sébastien Keller.

Elle connait alors un siècle de prospérité. En effet, à la fin du XIXème siècle, elle emploie environ 1300 ouvriers.

Sous la coupe de Sébastien Keller, puis de K&G (Keller & Guérin), la manufacture acquiert successivement de nombreux avantages techniques :

En 1787 : Acquisition de moulins à plâtre sur la Vezouze, dont le but est de moudre les bloc de plâtre obtenu par la cuisson du gypse.

En 1853 : Grâce à l’achat de fours à charbons, les fours à bois, moins efficaces et plus coûteux en ressources, sont supprimés.

La décoration par transfert commence à être utilisée vers le milieu du XIXème siècle.

La production est industrialisée dans les années 70, notamment grâce à l’acquisition de machines à vapeur.

En 1887 : La manufacture bénéficie enfin de l’électricité !


La faïencerie de Lunéville en 1892
Atelier de la faïencerie de Lunéville – 1892


La faïencerie de Lunéville fut l’une des premières à mettre en place une politique social novatrice. Mutuels, soins préventifs et coopérative n’en sont que quelques exemples.

Ainsi, en 1892, les manufactures de Lunévilles et de St-Clément sont réunifiées sous la bannière de K&G. Toutes deux dominent alors le marché de la faïence française.

En 1978, presque un siècle plus tard, “Keller & Guérin” rachète la faïencerie de Sarreguemines. Cette opération n’a toutefois aucun impact sur les productions de ces trois grandes manufactures. En effet, chacune d’entre elles garde sa ligne artistique et son style de faïence.

Enfin, en 2006, les manufactures de Lunéville et de St-Clément, deviennent la propriété de “Faïence & Crital fins” intégrant “Terres d’Est”, un regroupement de faïenceries et de cristalleries Lorraines.


Des caractéristiques artistiques propres

Le début du XVIIIème siècle est marqué par des productions aux formes proches de celles de la sculpture. Statues et statuettes, réalisées par des sculpteurs renommés, sont donc des réalisations courantes.

Avec l’arrivée des fours à moufle et donc de la cuisson “petit feu”, apparaissent des décors aux couleurs douces. Cette méthode donnera son nom à une collection toujours en production de nos jours : Réverbère.

Collection Réverbère fin
Réverbère fin – Faïencerie de Lunéville.

A la fin du XVIIIème siècle, le “Rocaille”, puisant ses sources de l’autre côté du Rhin, prend de l’ampleur. Il s’agit d’un style artistique classique évoquant la forme spiralée de certains coquillages.

On observe, à cette même époque, un fort engouement pour les statuettes en Terre de Lorraine de Paul-Louis Cyfflé. (Dont, souvenez-vous, les moules furent rachetés par la faïencerie de Niderviller.)

La qualité supérieur des réalisations de Lunéville se voit récompensée d’une médaille d’or à l’exposition de Paris en 1823. Ce mérite, déjà souligné à l’exposition industrielle de 1806, est attribué à l’ancienneté de la manufacture.

A la fin du XIXème siècle, les grès flambés et les émaux à effets s’imposent grâce au Baron Maurice de Ravinel qui intègrera un atelier d’Art à la manufacture.

Ainsi, l’Art Nouveau est introduit dans les faïences de Lunéville, provoquant l’avènement des modèles d’inspiration végétale.

Au milieu du XXème siècle, après la Première Guerre Mondiale, l’Art Déco fait son entrée dans les créations de Lunéville, introduit par les frères Mougin. C’est ainsi que la manufacture de Lunéville assoie sa renommée qui se stabilise alors définitivement.

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L’Art Nouveau est, dans un sens, le contrepied de l’Art Déco. L’Art Nouveau se caractérise par son apparence chargée d’inspiration végétale. Les courbes y sont abondantes. L’Art Déco, en réponse, simplifie les formes à l’extrême. Il est épuré, rectiligne, géométrique.


Les collections historiques de Lunéville

Seules deux collections historiques de la faïencerie de Lunéville sont encore produites et commercialisées à ce jour. En effet, mis à part “Réverbère fin” et “Chinois“, tous les décors actuellement réalisés sont postérieurs à la fusion définitive des manufactures de Lunéville et de St-Clément.

Malgré tout, vous pouvez les retrouver, mêlés aux autres, à cette adresse : https://terresdest.fr/collection/luneville/

InfoFaience

Les sites traitant de la faïence ne sont pas légions. Ceci est d’autant plus vrai quand il s’agit des Arts de la Table. Ainsi, InfoFaience se révèle être une oasis dans ce désert numérique.

Riche de nombreux articles, ce site couvre probablement la totalité des faïenceries Françaises passées et présentes. Nous y trouvons histoires, logos et lexique du monde de la faïence. Les plus curieux satisferont certainement leur soif de connaissances grâce aux renseignements supplémentaires sur les manufactures du reste de l’Europe.

Sommaire :
1. Les faïenceries Françaises
2. Petit lexique de la faïence


Les faïenceries Françaises

De la marque…

De Badonviller à Saint-Clément, InfoFaience référence toutes les marques sous forme de galerie photo. Pour chacune, vous retrouvez ainsi la totalité des estampilles, photographiées et datées.

Par exemple, la manufacture de Lunéville compte à ce jour, sur ce site, pas moins de 66 logos différents ! Voila les véritables témoins de l’histoire d’une de nos faïenceries. Outre la possibilité de dater et situer vos services de table, cette bibliothèque d’images vous permet aussi de reconstituer le parcours des manufactures françaises. Leurs estampilles évoluèrent en effet au fil des rachats et des relocalisations.

Diverses estampilles de la manufacture de Lunéville entre 1700 et 1900.
Quelques une des premières estampilles de la faïencerie de Lunéville.


… à l’histoire

Enfin, InfoFaience relate l’histoire de chaque faïencerie française avec force de précisions. Chaque article est accompagné de photos des collections phares de la manufacture concernée. Ainsi, vous pouvez associer un modèle à la faïencerie.

Par exemple, la manufacture de Badonviller est illustrée par un de leur crémier du début du XXème siècle. La faïencerie de Niderviller, quant à elle, se pare d’une photographie d’un ancien décor typique de cette manufacture de l’Est. La faïencerie Sarreguemines, dont nous commercialisons “Obernai” et “Hansi” sous le nom de la manufacture d’Utzschneider, est représentée par une assiette plate du début du XXème siècle. Enfin, la manufacture de Lunéville affiche une ancienne assiette Keller & Guerin.

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En 1921, La manufacture de Badonviller rachète les faïenceries de Lunéville et de St-Clément. 42 ans plus tard, en 1963, les trois manufactures fusionnent en une seule société. Enfin, en 1990, Badonviller ferme ses portes et la production est effectuée à Saint-Clément.


Petit lexique de la faïence

Le site s’offre aussi le luxe d’un dictionnaire autour des Arts de la table. Vous y retrouverez essentiellement de nombreux termes relatifs à la faïence, sa conception et les courants artistiques l’ayant influencé.

Art déco, Art nouveau, Biscuit, Petit feu, Vapo… Autant de termes que vous pourrez découvrir ou redécouvrir ici.

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