Les sites traitant de la faïence ne sont pas légions. Ceci est d’autant plus vrai quand il s’agit des Arts de la Table. Ainsi, InfoFaience se révèle être une oasis dans ce désert numérique.
Riche de nombreux articles, ce site couvre probablement la totalité des faïenceries Françaises passées et présentes. Nous y trouvons histoires, logos et lexique du monde de la faïence. Les plus curieux satisferont certainement leur soif de connaissances grâce aux renseignements supplémentaires sur les manufactures du reste de l’Europe.
De Badonviller à Saint-Clément, InfoFaience référence toutes les marques sous forme de galerie photo. Pour chacune, vous retrouvez ainsi la totalité des estampilles, photographiées et datées.
Par exemple, la manufacture de Lunéville compte à ce jour, sur ce site, pas moins de 66 logos différents ! Voila les véritables témoins de l’histoire d’une de nos faïenceries. Outre la possibilité de dater et situer vos services de table, cette bibliothèque d’images vous permet aussi de reconstituer le parcours des manufactures françaises. Leurs estampilles évoluèrent en effet au fil des rachats et des relocalisations.
… à l’histoire
Enfin, InfoFaience relate l’histoire de chaque faïencerie française avec force de précisions. Chaque article est accompagné de photos des collections phares de la manufacture concernée. Ainsi, vous pouvez associer un modèle à la faïencerie.
Par exemple, la manufacture de Badonviller est illustrée par un de leur crémier du début du XXème siècle. La faïencerie de Niderviller, quant à elle, se pare d’une photographie d’un ancien décor typique de cette manufacture de l’Est. La faïencerie Sarreguemines, dont nous commercialisons “Obernai” et “Hansi” sous le nom de la manufacture d’Utzschneider, est représentée par une assiette plate du début du XXème siècle. Enfin, la manufacture de Lunéville affiche une ancienne assiette Keller & Guerin.
! En 1921, La manufacture de Badonviller rachète les faïenceries de Lunéville et de St-Clément. 42 ans plus tard, en 1963, les trois manufactures fusionnent en une seule société. Enfin, en 1990, Badonviller ferme ses portes et la production est effectuée à Saint-Clément.
Petit lexique de la faïence
Le site s’offre aussi le luxe d’un dictionnaire autour des Arts de la table. Vous y retrouverez essentiellement de nombreux termes relatifs à la faïence, sa conception et les courants artistiques l’ayant influencé.
Art déco, Art nouveau, Biscuit, Petit feu, Vapo… Autant de termes que vous pourrez découvrir ou redécouvrir ici.
La faïencerie de Niderviller, vieille de plus de 300 ans, est une des dernières manufactures de faïence de Lorraine.
C’est en grande partie de sa position géographique qu’elle tire ses avantages. Proche d’une carrière d’argile rouge, en France, et non loin de l’Allemagne, elle bénéficie de l’influence de leurs deux savoir-faire et de leurs courants artistiques respectifs.
Découvrons maintenant cette faïencerie réputée en France et dans le monde entier pour la finesse de ses produits !
Tout commence en 1735, lorsque Anne-Marie André décide de lancer une faïencerie à Niderviller afin de rentabiliser les carrières et les forêts de son domaine.
A cette époque, il s’agit d’un métier nouveau, surtout en Lorraine. Rappelez-vous, c’est en 1730 que la manufacture de Lunéville, par exemple, fut fondée.
C’est donc Mathias Lesprit, maître faïencier, qui se verra attribuer cette responsabilité.
Malheureusement le succès escompté n’est pas rencontré. La faïencerie est revendue au directeur de la monnaie de Strasbourg, Jean-Louis Beyerlé (comme notre collection éponyme), en 1748 pour la somme de 90.000 livres.
“90.000 livres à cette époque correspondrait à 1.000.000 € de nos jours !”
http://convertisseur-monnaie-ancienne.fr/
Fin du XVIII ème siècle
Souhaitant rivaliser avec les plus grandes faïenceries de l’Est de la France, comme celle de Strasbourg, Jean-Louis Beyerlé engage de nombreux ouvriers Alsaciens. François-Antoine Anstett en fait partie. En 1759, il deviendra directeur de la fabrique. Il introduira alors la technique de cuisson dite “Petit feu”, une cuisson à “basses températures” qui permet alors l’apparition de nuances tels le rose, le vert pâle et l’or.
En 1770 la faïencerie de Niderviller est rachetée par Adame Philippe de Custine, pour 400.000 livres. François-Antoine Anstett en reste le directeur et, en 1772, il crée la “Terre de pipe”, une faïence fine naturaliste.
En accueillant Lemire (né Charles-Gabriel Sauvage), meilleur élève de Paul-Louis Cyfflé, dont la faïencerie de Niderviller racheta les moules, la réputation de la production de Niderviller connu un essor extraordinaire.
Elle fit notamment l’objet de louanges de la part de l’ancien chef de la fabrication de la faïencerie de Sèvres.
! La faïencerie de Sèvres était l’une des principales manufactures d’Europe. “Modèle” et “rivale” de la faïencerie de Niderviller, elle l’a longtemps inspiré. Ce fut à tel point qu’en 1766, la ressemblance entre les statuettes des deux manufactures fut controversée.
Coup dur en 1793, le Comte de Custine est guillotiné , ainsi que son fils. La faïencerie devint alors un bien national et ferma temporairement ses portes.
Un porcelainier de Paris reprit les ouvriers de la manufacture. En effet, à la fin du XVIII ème siècle la faïencerie de Niderviller produisait aussi de la porcelaine.
XIX ème siècle
Suite au rachat de la manufacture de Niderviller en 1802 par François Lanfrey, la production des statuettes à l’origine de sa renommée continue.
Ainsi, ses productions finissent répertoriées dans un “Livre des formes” et qualifiées de “faites de main de Maître”.
Enfin, en 1827, la production de porcelaine est arrêtée, celle de Limoges opposant une trop forte concurrence. La manufacture de Niderviller se concentre alors sur la faïence.
En 1886, l’entreprise devient une société par action, étant alors en territoire Allemand.
! En effet, l’Alsace-Lorraine fut cédée à l’Allemagne en 1871 et ne revint à la France qu’en 1919. Ces évènements valurent indirectement à la Manufacture de Niderviller une filiale, en 1906, la Faïencerie de Moehlin, qui ferma ses portes 50 ans plus tard, en 1956.
XX ème – XXI ème siècle
Jusqu’en 1948, la faïencerie de Niderviller reste la propriété de la famille Dryander.
Connaissant une période faste, de nombreuses filiales ouvrent leurs portes dans le monde, notamment en Allemagne, en Algérie, et, après la Seconde guerre mondiale, en Bretagne.
C’est dans cette période que le groupe s’agrandit aussi grâce au rachat de deux autres faïenceries : “Le Moulin des loups” et “La faïencerie de Ste-Radegonde-en-Touraine.
Malheureusement, ces deux dernières finissent par fermer en 1984 et en 1986 alors que le groupe est progressivement racheté, jusqu’en 1963, par la banque Worms.
Avant de devenir une SCOP en 1987, la société passe entre les mains de SITRAM, en 1981. C’est en 1993 qu’elle fera l’objet d’un redressement Judiciaire.
Elle sera finalement intégrée au groupe “Les Jolies Céramiques” dont elle est toujours une filiale aujourd’hui.
Un monument du patrimoine Lorrain
Située à Niderviller, dans la Moselle (57), plus précisément au cœur des Vosges, la manufacture à longtemps tiré son avantage de la carrière d’argile rouge voisine et des forêts alentours.
Après avoir traversé les siècles, un incendie et deux guerres, les emblématiques bâtiments de grès rouge furent inscrits “Monuments historiques” en 1994.
Les collections phares de Niderviller
On ne peut aborder la manufacture de Niderviller sans présenter ses collections de faïences.
Couvrir la totalité de celles-ci dans cette article n’étant pas raisonnable, nous ne présenterons donc, dans la galerie ci-dessous, que les plus emblématiques.